DEPUIS COMBIEN DE TEMPS ES-TU A MONTEREY ? + Depuis mes sept ans.
QUE PENSES-TU DE MONTEREY + C'est une ville en carton, une ville de poupées. Si ça avait été génial, j'aurais adoré. Si ça avait été ennuyeux, j'y aurais pas foutu les pieds. Et il a fallu que ça soit entre les deux, juste assez attrayant pour qu'on hausse les épaules en envisageant d'y vivre, pas assez minable pour qu'on accepte de se dire qu'on a fait un choix lamentable et qu'il serait temps d'y remédier.
C'est le compromis parfait entre la maison de retraite et les free parties bataves. C'est insipide, mais on y vit quand même.
CROIS-TU AU DESTIN ? + Non. Ma mère a bien essayé de nous embarquer là-dedans, en achetant quelques horoscopes, mais elle a vite arrêté. À cause, je crois, d'une prévision d'échec professionnel contre laquelle elle a brillamment lutté, jusqu'à obtenir une petite prime à la fin du mois.
COMMENT DÉCRIRAIS-TU TES JOURNÉES ? + Je travaille essentiellement pendant les vacances. Le reste de l'année, j'ai pas de journée type, tout dépend de mon humeur ; je peux aussi bien rester chez moi devant la télé ou un vieux Marvel, que sortir pour manger un morceau ou boire un verre...
C'est affreusement banal, et je déteste ça. Mais pour le moment, j'y peux rien.
15 CHOSES A SAVOIR SUR MOI + Je collectionne les cartes Pokémon depuis mes six ans. + J'ai déjà eu les cheveux bleus. + Je joue occasionnellement de la basse. + Je n'ai jamais dépassé le B de moyenne à l'école. + J'ai toujours fait beaucoup plus jeune que mon âge véritable. + Ma matière préférée était la biologie. + Mon chien est mort quand j'avais sept ans. + Mon casier judiciaire est vierge. + Je ne peux manger les céréales qu'avec du lait. + Il m'arrive souvent de faire de l'eczéma. + J'ai une molaire de moins que la plupart des gens. + Je mange beaucoup. + Mes cheveux oscillent entre le blond et le châtain. + Je suis allergique aux acariens. + J'ai fait beaucoup de natation.

PRÉNOM/PSEUDO + j'ai jamais eu de petits surnoms mignons x) AGE + 14 ans FRÉQUENCE DE CONNEXION + je ferai au mieux... entre 2 et 5 fois par semaine OÙ AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM + par Sam (c'est déjà une membre exemplaire ) SCENARIO OU PERSONNAGE INVENTÉ + personnage inventé SECRET + [] envoyé [X] en recherche ACCEPTES-TU QUE LA ROUE DU DESTIN INTERVIENNE DANS TES RPS + [X] oui [] non DERNIER PETIT MOT +  

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[b]Thomas Brodie-Sangster[/b] + Raphaël Dowd

Raphaël est né en plein été, au sein de ce pays irlandais que ses parents n'avaient alors jamais délaissé. Sa mère adorait la France (d'où son insistance à restituer le tréma du prénom de son fils), mais cette passion avait soudainement été remplacée par un attrait irrépressible pour les États-Unis. La culture américaine s'exportait à grande échelle, l'image idyllique du pays était dans l'esprit de chacun, et hantait les rêves de beaucoup.

Quand Raphaël avait cinq ans, ses parents envisageaient déjà la possibilité d'aller vivre « là-bas », où tout était plus grand, plus beau, plus simple. Sa mère avait délimité un périmètre de résidence précis : New York ou rien. Mais la demande était grande et les prix hauts…

Quand Raphaël souffla les six petites bougies de son gâteau au yaourt parfaitement démoulé, sa mère accepta de revoir ses critères : Boston ou New York. Pas plus loin. C’était définitif. Mais la demande restait très grande, et les prix très hauts.

Raphaël aussi voulait quitter l’Irlande. Il habitait assez loin de Limerick, même si c’était là-bas qu’il était scolarisé. Il n’avait que très peu de camarades, beaucoup ne comprenant pas pourquoi « vivre très très très loin de l’école » empêchait d’aller à l’anniversaire de l’un, ou d’inviter l’autre. Il n’était pas spécialement malheureux, parce qu’il était content d’avoir un petit jardin et un chien à qui tenir compagnie, mais il s’était laissé amadouer par les merveilleuses descriptions des États-Unis que  ses parents s’employaient à lui faire.
Mais en somme, changer de pays n’était qu’un plus, Raphaël se serait satisfait d’un emménagement dans Limerick, ou du moins en proche banlieue. Après tout, il voulait juste être un peu plus proche des autres élèves de l’école, pour se faire de vrais amis, si vrais qu’on peut même les inviter chez soi, et aller chez eux. Et puis il avait son chien.

Quand le pauvre terrier, vieux et amorphe, mourut, quelques mois après les sept ans de Raphaël, celui-ci pleura d’abord beaucoup, avant d’utiliser cette tristesse comme levier pour pousser ses parents à quitter l’Irlande. Sans son chien, se rapprocher de ses copains ne l’intéressait plus, et la mort de l’animal n’aurait pu être guérie que par l’accès au pays presque onirique qui était dépeint autour de lui.

Émus, ses parents renoncèrent à tout critère, et décidèrent d’accepter n’importe quelle offre de logement, dans n’importe quelle ville américaine, pourvu que cette-dernière ne fût pas « trop pourrie ».
Quelques semaines plus tard, la famille était en route pour Monterey, finalement ravie par le choix de cette cité qui semblait charmante, avec son océan, ses activités de plaisance et son atmosphère jeune et fraiche.

Une petite maison blanchie à la chaux dans le quartier de Pacific Street remplit parfaitement son rôle de cocon familial douillet.
À l’école, on se moqua d’abord de l’accent irlandais de Raphaël, jusqu’à ce qu’il le perde, petit à petit, et que ses camarades se lassent des imitations caricaturales. Mais ce n’étaient que des plaisanteries d’enfants, qui ne nuisaient en rien au sentiment de bien-être qui habitait de plus en plus Raphaël. Il avait des amis, moqueurs et parfois lourds, mais il le leur rendait bien.

Les parents étaient très impliqués dans leur rôle de nouveaux venus : ils entretenaient d’excellents rapports avec les voisins, et s’investissaient dans leurs métiers respectifs. Raphaël était très content de vivre à quelques centaines de mètres de son meilleur ami. Il allait régulièrement le voir, pour faire des duels de cartes Pokémon, jouer aux agents secrets, ou simplement pour faire enrager la sœur de son ami.
Cependant, alors que Raphaël avait onze ans, la famille de son acolyte déménagea. Pendant quatre ans, il noua des liens beaucoup plus superficiels et beaucoup moins complices. Il se sentait un peu plus seul, mais ça restait raisonnable. C’était un adolescent banal, qui faisait ses premières « expériences » avec des gens très sympathiques, drôles et avenants, dont il ne se rappellera jamais les noms, mais avec qui il partage de bons souvenirs.

Enfin, à ses quinze ans, son ami, son alter ego, son extension mentale, revint à Monterey. Il était temps de vivre les années endiablées des adolescents qui arrivent à se faire passer pour des adultes, et qui s’autorisent ainsi les mêmes excès et plaisirs. Avec l’air bien trop juvénile de Raphaël, ce fut un peu plus compliqué que pour son compère, mais ça importait peu et toute difficulté était contournée ou enterrée sous tous les autres moments merveilleux qu’ils vécurent.

À dix-sept, cette amitié prit fin. C’est bien normal, avec tous les secrets qu’on confie, les dérapages dont on est friand mais dont on oublie les conséquences, et puis tout le reste… On ne peut pas trancher, savoir qui a trahi l’autre : les versions divergent.
La scolarité de Raphaël s’acheva sobrement, et ne laissera de traces dans la mémoire de personne. C’est mieux comme ça. En tout cas, c’est mieux de le croire. Et puis, il  n’a jamais voulu laisser une trace, jamais voulu être quelqu’un. Il a été l’étudiant classique, banal.

Quand Raphaël s’était accordé son année sabbatique, de rigueur avant de savoir si il y aurait un passage à l’université ou non, il pensait passer d’agréables moments dans la petite ville qu’il chérissait. Mais ses promenades, ses soirées et ses « folies » lui firent comprendre que Monterey n’était plus sa définition du paradis. Un endroit monotone, morose, réunissant les faux bourgeois qui pensent avoir le monopole du monde, et les grunge du dimanche qui croient incarner les années hard-rock et leurs dérivés. Tout cela était pathétique et Raphaël, qui pensait être adepte des frasques en tout genres, se surprit à apprécier les gens simples, normaux, qui ne feignaient rien et ne prétendaient appartenir à aucun groupe aux idéaux bien trop ancrés dans une époque ou un style de vie que Monterey ne saurait reproduire.

Il glana un petit job convenablement payé, où il devait se contenter de faire visiter le littoral et d’initier des touristes à la plongée, au char à voile et à toutes sortes d’activités nautiques. Avec l’aide de ses parents, il acheta un petit appartement dans Lighthouse Avenue, un quartier plutôt dynamique qu’il n’avait pourtant jamais spécialement apprécié. Mais il était heureux, avec sa nouvelle indépendance, son côté un peu dandy et sa petite vie qu’il pimentait chaque jour, parce qu’il était hors de question de gâcher vingt-quatre heures d’existence.